mercredi 28 avril 2010

Desafio Stortini

La bicicliteria de la famille Stortini organise chaque année un desafio..un défi jusqu'à la Sierra de la Ventana, un système de "montagnes" en plein coeur de la pampa. 100 km allée, 100 km retour. J'avais déjà l'intention de me rendre à la Sierra, mais quand j'ai été pour acheter mon casque de vélo il y a de cela déjà quelques semaines ou mois, j'ai appris l'existence de ce défi. Fin de semaine du 24-25 avril, après 2 semaines de voyages en Patagonie, je participe à ce défi de vélo de montagne.

Nous partons de Bahía Blanca le samedi matin, empruntons la Carindanga un chemin semi-asphalté, puis pause après 45 kilomètres, fruits et collations. Puis chemin de terre jusqu'à la Sierra. Des montées longues et subtiles, des courbes sablonneuses, un vent de face assez intense, une légère pluie plutôt froide...mais on brave le défi, nous les 62 cyclistes qui participe à l'évènement. Les derniers kilomètres se feront à seulement 15 km/h, assez lent, mais bien selon les conditions. Bref, 6 heures 30 minutes plus tard, nous arrivons au camp de vacances de la YMCA, lieu de repos pour la soirée et la nuit. Je rencontre alors les 7 autres "chicos" qui participent à l'évènement et dont avec 3 je partage le dortoir. Diner, repos à parler des comparaisons Argentine-Canada... côté sports, femmes, général....partage de quelques bières au centre du village..souper exquis...prix de présence...je développe des liens d'amitié assez rapidement, blagues, mauvais coups...une vraie ambiance de camaderie.
Puis dimanche matin après le déjeuner nous partons le groupe de 8 pour le chemin du retour. Rien à voir avec la veille, un soleil radieux, un vent léger et favorable, les montées de la veille sont maintenant des descentes. Bref nous franchisons sans trop de difficulté les 100 kilomètres du retour. Nous profitons de la journée sublime, allons à un rythme relaxe, pause photo, nous nous attendons tous les 8, un beau travail d'équipe et de camaraderie !!
Le team du desafio !!
Un évènement international pour lequel je représente la partie internationale !!

Fitz Roy !!

El Chalten


Faire un bonhomme de neige au Fitz Roy...ça n'a pas de prix !

Lagunes, montagnes....contemplez simplement !


Sans mots !


El Fitz Roy qui se dévoile


La cascade Chorillo del Salta

Le matin se lève sur le Fitz Roy

Quelle route sublime !!

El Calafate y Perito Moreno en fotos !!

Lago Argentino, près de El Calafate

Un des nombreux oiseaux près de la réserve écologique


Un des nombreux repas en excellentes compagnies


Group-picture : sur les rives du lac.
De gauche à droite : Moi, Julie, Sophie, Mélanie, Cindy et Sam


Première vue du fameux Perito Moreno

El Perito Moreno !!

Proche en bateau...

Vue depuis la passerelle !!

Perito Moreno


lundi 26 avril 2010

El Calafate, Argentina !!

Un samedi de détente à explorer Calafate et le lac Argentino. J'observe les oiseaux, multiples espèces, dans cette réserve municipale, mal gérer ou plutôt non gérer par la municipalité. Heureusement l'université s'en mêle, sinon le développement urbain détruirait tout sur son passage.

Puis je vais voir mes courriels et j'apprends que Cindy et Julie sont déjà en ville! On se rencontre, discute, se promène en ville. On profite d'une petite brasserie artisanale, la seule de la région, pour partager un bon souper.

Puis le lendemain, on complète le groupe d'écologue internationaux Sud-Américain, avec Sophie et Mélanie. Le dimanche sera ainsi à l'image du samedi..rencontre discussion. Ça fait un bien fou de se revoir après 3 mois, de partager nos expériences, nos difficultés, nos bons coups, nos anecdotes de terrain et de vie à l'étranger. Je me fais le porte étandar de l'Argentine et partageons maté et thé avec quelques "facturas" (patisseries). Puis une bonne nuit de sommeil avant de vivre un jour mémorable à jamais.

Cette journée mémorable, qui finira par s'étirer sur 2 jours, débute par la location d'une voiture. Quel plaisir de voyager à 4, ça revient beaucoup moi cher, en plus d'avoir une autonomie folle. Puis direction El Perito Moreno dans le Parc Nacional des Glaciers. Vous comprendrez assez rapidement le nom du parc lorsque vous visualiserez les photos. En tant que chauffeur, je dois vous avouez que j'ai adoré la balade. C'est complètement fou, mais je ressentais quasiment des frissons à chaque courbe, non pas pour la vitesse, loin de là, uniquement pour la beauté du décor dans laquelle la route se situe. Puis une courbe de plus et voilà, on le voit le fameux glacier. Immense, d'une beauté incroyable, on s'entendait tout les 4 (4 puisque Cindy était parti avec son copain, Sam) pour dire qu'il s'agissait de l'une des plus belles choses que l'on ai pu voir de notre vie à travers les parties du monde que l'on a parcouru. On s'en ai approché par une balade en bateau. Tous ces craquements comme des coups de fusil, ces différents bleus plus jolis l'un que l'autre et ces morceaux qui s'effondrent...la partie dégénérescente du glacier..un spectacle à chaque occasion où l'un de ces blocs tombe à l'eau. J'ai rarement été ému de la sorte face à la contemplation d'une beauté naturelle. Je ne peux décrire. Cliché, mais...une image vaut milles mots !

Puis U-turn, puisque la route s'arrête au glacier. On repasse par El Calafate, puis on se rend à El Chatén. Apparemment la route est magnifique, mais il fait nuit et on ne voit rien. Intersection de deux routes...un peu isolé du reste du monde...je rends la pareille en embarquant un homme qui faisait du pouce. On apprendra au fil de discussion intéressante sur la biologie, la politique et j'en pense, qu'il travaille sur les chantiers routiers. On le débarque au terminal d'autobus de El Chalten. Et on se loue une petite cabane pour les 2 nuits ici. 2 chambres, de la place pour 6, cuisinette et salle de bain, simple et chaleureuse! On a faim, on se rend dans un resto de la rue principale, avec un désir de manger de la fondue question de terminer la journée en beauté. Finalement, il sera impossible de commander de la fondue, mais oh surprise, ma vie changera à jamais à la réception de mon assiette. Je mange simplement un "bife de chorizo", un steak. Mais pas n'importe lequel...4 fois la superficie de la ma paume de main un bon 2 pouces d'épaisseur. Tendre, cuit parfaitement, le meilleur steak qu'il m'a été donné de manger. Puis une bonne nuit de sommeil, de digestion, à revisualiser la journée, à rêver des splendeurs de la Patagonie occidentale, elle qui n'a rien à voir avec les steppes ennuyeuses de la Patagonie orientale vers la côte Atlantique

Lendemain matin, une nouvelle journée tout aussi magnifique de la veille. Après un bon petit déjeuner dans une pâtisserie locale, on se rend au sentier Fitz Roy. Une fois le sentier entamé, nous sommes accompagné d'une faible neige qui s'intensifiera au fil des pas. On arrivera au mirador du Fitz Roy caché par les nuages. Ça y est, de la belle neige fraiche, on se fait on bonhomme de neige argentin en moins de 2. Les joies de vivre à l'état pure !! Puis on continue vers le chemin du Fitz Roy, alors que Mélanie retourne nous attendre, Sophie, Julie et moi, à la base. C'est là que le spectacle commencera, un dévoilement presque sensuel. Les nuages s'ouvrent petit à petit, tranquillement, lentement...le Fitz Roy se dévoile...on en voit la base, puis on voit les premiers pics...puis le soleil paraît, puis on en voit plus, puis oups ça semble se couvrir de nouveau....puis on arrête en chemin, on regarde, on observe...on continue...on s'arrête de nouveau...Non, wow, malgré les nuages persistants, il se dévoile, on le voit complètement, on l'admire, on le photographie...puis à peine quelques minutes suivantes il se cache de nouveau. Quel spectacle merveilleux..un sentier enneigé, un dévoilement inégalé, avec une compagnie géniale !! Il faut savoir que le Fitz Roy, partie intégrante de la Cordillère des Andes, est considéré comme le sommet le plus dur à atteindre du monde. Certes, il ne fait que 3405 mètres, mais un moyenne d'une seule personne par année arrive à son sommet, alors que des centaines, si se n'est des milliers, escaladent l'Everest ! Comme quoi ce n'est pas l'importance qu'on aloue à quelque chose qui en marque les difficultés réelles qu'elle peut cachées.

On retourne vers la base rejoindre Mélanie...on a faim et on aimerait des empanadas...quelle surprise à la base lorsque Mél nous attend avec empanadas et pâtisserie !! Quelle journée simple, mais quelle journée géniale, inoubliable!! Puis on se rend à une cascade non loin du village. On rejoint Cindy et Sam un peu plus tard pour le souper. Le lendemain matin, retour pour Calafate, avec réveil hatif, avant le soleil...pour nous permettre de l'admirer se lever et dévoiler le Fitz Roy derrière le village de El Chalten. Tout comme le dévoilement de la veille, un spectacle magnifique qui vaut amplement le réveil tôt, le froid et le vent du mirador. En route pour El Calafate, Mélanie et Sophie prenne l'avion pour Ushuaia. La route est magnifique, celle effectuée de nuit 2 jours auparavant, se dévoile sous les kilomètres....quelle panorama incroyable!! Trop de choses à contempler pour si peux de temps...les jours passés seront gravés à jamais dans la mémoire !! Puis on se dieu au revoir à l'aéroport...une dernière après-midi avec Julie à Calafate...et déjà de retour à Bahía pour le vendredi midi !! De retour avec 30 heures de bus !!

Photos de l'escapade chilienne !!

Voici un échantillon du voyage au Chili. Une version photographique abrégée!!

Au environ de Puerto Natales, Chili !!

Charettes avant le trek à Torres del Paine, puisque la base des montagnes en terrain privé.

Vallée !

Un de nombreux versants de montagnes enneigées !!

Torres del Paine et la lagune glaciaire

Un bon morceau de chocolat. Un carré par soir en guise de récompense!
La rivière au fond de la vallée

Il a neigé cette nuit !!

Cuidado! Petit pont de bois et neige c'est glissant!


Charettes prise 2, avec la neige cette fois!!

Torres del Paine

Deuxième journée à Torres del Paine. Une journée de montagne un peu nuageuse mais très agréable avec les bons vêtements. Plan de match de la journée, laisser mon campement tel qu'il est et me rendre un peu plus loin vers un site réservé aux alpinistes. Une marche en forêt au abord de la rivière d'environ 5 kilomètres sous une douce pluie intermitente. J'emprunte ensuite le sentier des alpinismes, les premiers 200 mètres d'ascension se font sans problème, mais j'arrête avant que ça ne devienne réellement de l'alpinisme, compétence que je ne possède pas vraiment et surtout que je suis seul et sans aucun équipement. Le point de vue en dessus de la limite arborescente est magnifique. On peut voir toute la vallée. Je suis seul exposé au vent, seul facteur qui vient briser la tranquilité du moment. Puis je reviens paisiblement, profitant de la forêt.


De retour au campement, il pleut. Je mange dans la tente et termine la lecture de mon livre. Je passe une nuit au sommeil troublé, une nuit des plus humides durant laquelle la pluie n'a pas cessée. La tente à 20$ CAN n'est pas faite pour le camping en montagne. Elle n'est pas imperméable. Un peu comme la vieille tente familiale (mes vieux et mes soeurs savent de ce que je parle) qui prenait l'eau au toucher! Je me suis donc réveillé les pieds détrempés avec tout le linge froid et humide, un peu démotivé de la journée à faire et je me questionnais à savoir pourquoi je n'avais pas amené ma tente d'expédition en Argentine. Je fais le paquetage et j'ouvre la porte de la tente...
WOW... INCROYABLE...
Quelle beauté...
Il n'a pas plu cette nuit...Il a neigé !!
Je démonte la tente et part en dansant pratiquement dans les sentiers, heureux, un peu fou, excité comme si jamais je n'avais vu de neige auparavant. Une fois dans la vallée, il y a un soleil radieux et les montagnes sont superbes avec cette nouvelle neige. Je tente le pouce pour retourner à Cerro Castillo (lieu où prendre le bus pour El Calafate), mais personne ne passe. Je prends donc le bus vers Cerro Castillo, puis ensuite 2 heures plus tard, pour El Calafate, de retour en Argentine, passant des douanes sans aucun questionnement, j'aurai pu être muet, il n'y aurai pas eu de problème. J'atteins Calafate vers 23h30 et déniche un gîte sympa dans une maison privée pour un maigre 25 pesos (argentins évidemment = 6,50$ CAN) par nuit.

Puerto Natales et suite du Chili...

La mini-van n'avance plus..un trouble de l'embrayage amène Antonio a se rendre appeler dans un téléphone d'urgence un peu plus loin au bord de la route, tandis que j'attends dans la maison de Juan, un employé de campo, avec la femme et les 2 garçons de Antonio. On parle de tout, de rien...Juan me montre la photo d'un puma qu'il a tué récemment...un vrai monstre, je ne pensais jamais qu'un puma pouvais être aussi grand et gros. Évidemment je ne lui ai pas dit que je suis biologiste et que je travaille pour la conservation des carnivores, mais je lui ai fait passé un entrevue (non comptabilisé pour mon projet il va sans dire). Presque deux heures plus tard, Antonio revient avec un ami...plan de match : il retourne à Puerto Natales pour la nuit et demain ils iront en bus au parc. Je prends alors la décision de camper près de la casita de Juan pour aller dans les montagnes le lendemain. Mais Antonio insiste : " Il fait trop froid pour camper, revient en ville avec nuit je te paies tout!" J'hésite. Son ami en rajoute. Je finis alors dans un lit confortable, chaud, chambre de bain privée.

7h30 le lendemain on prend le bus pour Torres del Paine..aussi payé par Antonio. On entre dans le parc...aussi payé par Antonio. Je les salue et part pour un sentier sur les versants et dans la vallée...avec 5000 pesos chiliens (10$ CAN) en poche...aussi donné par Antonio. Il y a des gens d'une gentillesse qu'on pourrait dire inexpliquée, donner et aider sans attendre en retour qu'un sourire et une bonne poignée de main. Il y a peu de ces gens là de nos jours. Certains pays sont moins individualiste que d'autre, mais peu de gens donne au suivant que pour la satisfaction d'aider! Antonio m'aura donner quelques 80$ canadiens en don matériel, mais m'aura du fait même permis de découvrir un coin du monde sublime, de vivre un 2 jours de trekking et camping en solitaire, de me ressourcer de ce contact avec la nature.

Je crois qu'il est toujours important en voyage, comme dans la vie de tous les jours, de garder l'esprit libre de toutes préoccupations encombrantes. De n'avoir en tête seulement que l'objectif à accomplir, la destination à atteindre; De se garder une marge de manoeuvre intéressante sur ces dits objectifs et destinations; De ne pas trop élaborer les détails de se que l'on veut. Il faut laisser le chemin se tracer et la route se parcourir; Il faut, une fois l'objectif en tête, laisser le reste se faire; Il faut laisser les gens venir à nous et nous ouvert aux gens que l'on rencontre. En se libérant de l'organisation du monde on parvient a organiser nos pensées et notre vie d'une façon naturelle, suivant chacun des choix et chemins entrepris. Regardez l'exemple précédent...quelques minutes simplissimes de pouce en toute naïveté de voyageur itinérant..et ça m'as permis de vivre un grand bonheur.

Je marche ainsi vers le campement à la base des fameuses Torres del Paine, d'où le nom du parc national. Le sentier existant simplifie la marche étant donné la charge du backpack! De toute beauté...quelles différences incroyables d'avec les derniers mois. Des montagnes, des arbres, des rivières...rien à voir avec la pampa!! J'arrive au site de campement, essentiel dans l'organisation d'un parc national si on veut limiter l'impact des visiteurs sur la flore et la faune locale. J'établis mon campement, avec ma petite tente acheter préalablement lors de l'excursion à Paso de las Piedras, près d'un petit ruisseau, qui sert également de source d'eau parfaite de par son origine glacière. Je peux délaisser la charge et partir vers le mirador. Un faible 300 mètres environ pour l'atteindre. Quelle vue!! Trois massifs rocheux dressés au dessus de cette lagune dont la source est le glacier situé entre les tours. Plus forts que moi, même si le sentier s'arrête ici...je dois descendre vers la lagune. Après tout, il n'y a que de la roche..assez facile comme promenade. Et je contemple, je prends de multiples photos..là même où il y a quelques années (centaines) le glacier devait être. Triste prise de vue, malgré la beauté de l'endroit puisqu'il semble disparaître lentement. L'eau est glaciale mais d'un bleu turquoise digne des mers des tropiques! Après plusieurs minutes assis au bord de la lagune, je reviens au campement..souper..lecture et je m'endors sous la musique du petit ruisseau. Rien à voir avec les bruits de voitures, d'alarmes et tout ces bruits ennuyeux de la ville !!

Quel calme, quelle sérénité!!

vendredi 23 avril 2010

PATAGÓNIA : Rio Gallegos, Arg. y Puerto Natales, Chile

Il y a de cela environ 1 mois, les filles m'avisent qu'elles vont à El Calafate, en Patagonie argentine. Les filles étant Julie et Cindy, qui font leur projet au Chili avec les guanacos et les lièvres, ainsi que Sophie et Mélanie, au Brésil avec les coraux. Incertitude..?? Je pense alors que ça serait génial de se rencontrer tous les cinq à mi parcours de nos stages...mais....c'est foutument loin...35-40 heures de bus...le prix est fonction de la distance également....j'avais hésité longuement....pour finalement accepter.

C'est ainsi que lundi dernier, 12 avril, je pris le bus El Pinguino, 5h40 du matin en direction de Rio Gallegos...1900 km plus au sud, vers le 52e parallèle (il va sans dire parallèle SUD!!). Je dors, j'écoute de la musique, je redors, j'écoute un film passé à l'écran du bus, je dors de nouveau, je débarque dans les multiples arrêts pour me dégourdir un peu, je dors encore, je regarde par la fenêtre le paysage identique kilomètre après kilomètre après kilomètre...les steppes de Patagonie...intéressantes au premier abord..monotone après quelques dizaines de kilomètres, redondantes après quelques centaines, quasi-ennuyeuse après mille kilomètres...je garde mon passeport à proximité pour les nombreuses vérifications policières entre les différentes provinces argentines que je parcours....Mardi 13 avril...10h15 du matin, le bus, ou colectivo sous son appelation argentine, s'immobilise au terminal de Rio Gallegos, dernière ville en importance du sud argentin, si on omets la mythique ville de Ushuaia complètement au sud du sud, au bout du monde, à la fin complètement des routes panaméricaines. Je suis chanceux, un autre bus part pour le Chili dans 45 minutes, en direction de Puerto Natales. J'explore donc un peu cette ville, Rio Gallegos, avec difficulté à identifier les aspects intéressants qu'elle offre. Puis je me rapproche enfin des Andes, traverse quelques villages miniers où les travailleurs au prix de leur santé extirpent or et surtout charbon de ces mines carbonifères, coffre-fort de la YPF (fillière de gissement petrolifère) qui domine le paysage des stations services.

Après presque 3 mois, je quitte l'Argentine et entre en sol chilien, sans questionnement autre que de montrer (sans les lui donner) au douanier les fruits séchés que j'apporte avec moi. Finalement en début d'après-midi, j'atteins Puerto Natales. Un grand village hyper-touristique dans un paysage enchanteur de lacs et montagnes. Hyper-touristique...non tout simplement touristique à l'os...chaque porte est un magasin de plein air pour louer ou acheter de l'équipement, un agence voyage, un hotel ou gite, un restaurant...si on enlève cette dernière énumération du village...il ne resterait presque rien. Encore plus touristique de Banff ne peut être dans les Rocheuses canadiennes...je n'avais jamais vu quelques choses développer en fonction du tourisme de façon aussi intense. À un point tel, qu'il m'a été difficile de trouver un dépanneur ou épicerie pour n'acheter que de vulgaires bouteilles d'eau...un vrai rally de porte en porte pour arriver à identifier où je peux acheter de l'eau !! De l'eau....pas un steak de pinguin ou un jus de blé d'inde...pas quelques choses d'absurdes...non juste un peu d'eau s'il-vous-plait !! Une fois la saga aquatique terminée, les photos de bord de lac prises, j'ai grand désir de quitter ce village qui m'étouffe de par son industrie mal développée, trop développée, où tous se compétitionne et cherche le même morceau de pain...le principe de diversification économique on l'oublie mais alors complètement. Je veux aller marcher dans les montagnes, seuls, en complète autonomie !! Comme elles sont un peu en retrait de la ville..environ une dizaine de kilomètres, je décide de faire du pouce pour m'en approcher et ainsi marcher dans les montagnes et non pas vers les montagnes !! C'est là que tout se bouscule, c'est là que les surprises de voyage me frapperont le plus. Antonio et sa famille m'amène après quelques minutes d'attente. Il me disent qu'ils se rendent au parc national Torres del Paine..150 km plus loin...je ne pensais pas y aller en fonction du temps, mais bon pourquoi pas..allons-y !!

DIRECTION TORRES DEL PAINE

Puis 35 kilomètres plus loin, le voyage prendra une toute autre direction...

dimanche 4 avril 2010

Paso de las piedras !!


Premièrement, Joyeuses Pâques à tous et à toutes!! Mangez pas trop de chocolat et profitez de cette période normalement en famille...

Moi ma famille se trouve plutôt loin, ainsi j'ai décidé de passer la fin de semaine avec ma seconde famille, c'est à dire la nature !! Je suis donc parti : moi, mon vélo et ma tente !! Quel trio incroyable !! Je vous raconte...

Je suis parti samedi matin vers 10h sous un soleil merveilleux surplombant un ciel faiblement nuageux. La tente (nouvellement achetée!!) attachée au cadre de mon vélo..le sac de couchage sur le sac à dos avec les provisions, l'eau et les effets personnels. Je suis parti comme à l'habitude, traversant le parc, rue Florida, puis empruntant le chemin de la Carrindanga, où tous les ciclistes vont. La différence est que cette fois si je me rendrai jusqu'au bout et même plus. Objectif du jour : environ 80 kilomètres (calculé préalablement par GoogleMap!) jusqu'à Paso de las Piedras. Une route que personne n'emprunte, moitié asphaltée, moitié gravier, sillonant dans les valons de la pampa. Une route géniale, mais heureusement que j'ai un vélo de montagne et non pas un vélo de route !! Puis je me suis rendu jusqu'à Cabildo, un petit village, similaire aux autres de la pampa...silos à grain, près de la voie ferrée. Une petite pause-collation qui tombe très bien, puisqu'il y avait une faible pluie passagère. Puis je continue sous les nuages, atteind la route 51, puis dix kilomètres plus loin, l'entrée pour le barrage Paso de las Piedras..qui donne naissance au lac Paso de las Piedras...un réservoir en fait, puisque naturellement selon le relief du terrain il ne s'agirait qu'un joli petit ruisseau probablement.

4h30 plus tard, j'atteinds le barrage...après les 80 km, les pauses photos ou agua !! Très joli...un lac dans ces vallons aux abords du système de colline de la Sierra de la Ventana, un peu plus loin. Vraiment joli...il ne m'aurait manquer qu'un kayak pour en profiter maximalement !! J'ai monté la tente dans un de ces "fragments" de boisés. En fait, il s'agit d'une plantation de pins, mais pour le moins ça fait un peu de végétation. Ainsi j'y ai passé la soirée puisqu'il a commencé à pleuvoir. Lisant un livre merveilleux qu'une amie professeure m'a prêté, Uselo y Tirelo, el mundo visto desde una ecología latinoamericano, de Eduardo Galeano. Puis dormi sur ce matelas naturel d'aiguilles de pins tombées au sol. Quelle nuit confortable aux abords du lac sous la musique d'une faible pluie balayant la tente dans la chaleur du sac de couchage !!

Après avoir arpenté un peu les lieux, pris le temps d'apprécier le moment, de sentir le vent, je suis revenu vers 12h30...par la route 51 directement (un peu plus court , 70 km, et asphaltée complètement).

Quel plaisir de réaliser ce petit défi personnel pour se rendre dans un lieu magique..un peu isolé dans cette pampa qui au premier regard, si on ne s'y interesse pas, peu paraître que des champs et des pâturages ennuyants à perte de vue. Mais si on prend le temps de découvrir ce qui nous entourent, on découvre les lieux différents, qui méritent une attention particulière et qui nous permettent de vivre des moments géniaux !!

Ainsi fut mes vacances de Pâques 2010 !! On se sent toujours bien avec la chaleur de la famille, je me sent toujours bien avec la chaleur de la nature (ok, même si le lac provient d'un barrage...) !!

Malgré tout ça, j'ai découvert un aspect que je n'aime pas de l'Argentine...les "rosetas"... Sur le chemin encerclant le lac, il y a un tapis de base végétation...et qui dit base végétation dans la pampa, dit aussi "rosetas"...une petite plante herbacée dont les graines sont sous forme de petites rosettes...un genre de boule avec des piquants très fermes. Morale de l'histoire, ces rosettes, se décrochent et se plantent dans les pneus. Pour une voiture, ceci importe peu. Pour un vélo, ça peut facilement faire des crevaisons (J'en ai d'ailleurs fait une, il y a 2 semaines). Ainsi je n'ai pas pu faire le tour complet du lac. Quoiqu'il en soit... C'était merveilleux !!